»Courir toujours plus loin.
»Se surpasser.
»Braver la fatigue.
Ouf … ouf… Le soleil n’est pas encore levé. Je fais mon jogging habituel, mais, aujourd’hui, je ne sais pourquoi, j’ai voulu changer d’itinéraire. Je devais visiter un peu après tout. J’étais tellement sortie de « chez moi » dans mon enfance, que je connaissais tout les chemins par cœur. C’est de l’ironie, évidemment.
Ce matin, je m’étais levée tôt, j’avais enfilé un jogging bleu, un tee-short blanc et un gilet bleu et blanc. J’avais attaché mes cheveux a l’arrache, des mèches me tombaient devant les yeux. Peu importait, je voulais courir.
Me voilà donc sur la route 666. 666, le nombre du diable. Tout en courrant, je me demande comment se fait-il qu’ils aient décider de se nom là pour cette route. C’est peut-être une coïncidence. Mais bon, on sait jamais. Je m’arrêtais un instant, croyant avoir entendu quelque chose derrière moi.
Pourtant, je ne vois rien. A part des arbres et la route. La route, qui, d’ailleurs, était quasiment déserte. Je mis ma capuche sur ma tête et installait mon casque audio sur mes oreilles. Je fis défiler les titres des chansons sur mon Ipod, m’arrêtant à une. J’hésitais. Coming home. Elle me rappelait tellement de bons et de mauvais souvenir en même temps. J’appuyais sur le bouton « lecture ». Je vais le regretter.
Une fois la musique en route, je recommençais mon jogging. Je faisais de petits exercices, du genre talon fesses, montée de genoux, sprint, ralentit, etc..
J’avais un peu près couru un bon kilomètre si on ne comptait pas lorsque je m’étais arrêtée. Je ralentis progressivement, jusqu’à ce que je marche, puis m’arrête. La chanson avait changée, c’était maintenant « Alléluia ». Bon sang, mais j’ai que des musiques tristes sur mon Ipod ou quoi ? A qui la faute, Miss je déprime ?…. Je me laissais glisser contre un arbre. Il était froid et humide, mais j’avais chaud. Je me fichais pas mal de tomber malade plus tard, un rhume, ce n’est pas bien grave. Bon, ce n’est pas agréable non plus mais on va pas en mourir.
Personne en vue, j’étais seule. Tant mieux. Je me levais et m’avançais dans le sous bois pour faire quelques exercices. Debout, assis. Bras en l’air, bras tendus vers le bas. Une roue. Une souplesse arrière. Un étirement. Je recommençais, toujours les mêmes exercices. Il fallait que je me défoule. En même temps, mon Ipod a changé de registre et est passé a un air qui bouge. Je sifflotait, et bougeais au rythme de la musique.
Lorsque je commençais a être fatiguée, je m’assit sur l’herbe fraîche, et regardais vers la route. De la où je suis, je la vois, enfin, la divine. Je m’essuyais d’un revers de main la sueur qui perlait sur mon front. Je plie mes jambes, et mis la tête entre mes genoux. J’enlevais mon caque audio, et écoutais les bruits de la nature. Étrange, il n’y avait aucun bruit. Pas d’oiseau, pas de vent dans les feuilles, rien. Un silence de mort. En pensant ces mots, j’eus un frisson qui me parcourut l’échine. Je levais la tête. Une ombre passa devant mes yeux. Je me mis debout, regardant autours de moi. Je commence à m’inquiéter, là…
Mais… Je ne vois personne….