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 GRETEL.

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GRETEL.
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MessageSujet: GRETEL.   GRETEL. EmptyDim 3 Avr 2011 - 16:01

GRETEL VALORIS WAKSON.
    EXISTENCE.
PRELUDE.


Je n’ai pas la prétention de croire que mon existence a quelque but mystique. Mais je suis là. Et je n’y suis pas par hasard. Trop de chose sont dues au hasard, mais pas moi. S’il y a bien une chose dont je souhaite ardemment être moi-même convaincue, c’est que ma présence à la surface du globe n’est pas vaine, n’est pas le fruit du hasard. Je ne crois pas au hasard, pas plus que je ne crois au destin. Ma vie est faite et fut faite de choix, et de non-choix ; car quoi qu’on en dise le non-choix est un choix – exemple du non-choix effectué par mes géniteurs de m’étouffer sous un oreiller le jour béni de ma naissance. De choix dis-je donc. Il serait trop facile de se laisser bercer par l’absurdité de la masse, une masse n’a pas de sens et pas d’existence propre. Elle n’est constituée par définition que d’une multitude. Mais réciproquement, tout comme la masse à elle seule ne peut se suffire, l’individu est dans l’incapacité de vivre en lui-même, pour lui-même, et de n’exister qu’avec lui-même. La question est par conséquent : fais-je partie de la masse ? Indubitablement, oui. Néanmoins, il est évident que j’aurais tendance à affirmer que je ne dépends pas de la masse comme tout individu instinctivement orgueilleux et égocentrique, or j’aurais tort. L’alternative à ce dilemme entre la conscience propre et l’entre-heurt des individus au sein de la masse est d’avoir son propre double ; et c’est mon cas. J’ai un frère jumeau. Mais j’entre dans le vif du sujet ; concluons là ce que je considère comme un prélude.


PART ONE.
GRETEL. 110404055004188603

    Here I am with all
    The pleasures of the first world
    Laid out before me
    Who am I to breakdown?
    Everyday I wake up,
    I choose Love, I choose light
    And I try, it's too easy
    Just to fall apart

Je suis venue au monde ; il faut bien un commencement. J’ignore les circonstances, le contexte et les possibles raisons et motivations qui ont conduit à initier cette existence. Encore aujourd’hui, si n’importe qui me demandait pourquoi la vie lui fut donnée, je répondrais très certainement « Tes parents en avaient envie. » ou peut-être même « On ne peut pas retarder l’inévitable. » mais il me faut mettre encore une dernière chose au point. Je n’ai pas véritablement de parents. Juste des géniteurs. Un melt biologique dont moi et mon frère découlons, cela se borne à ça. Il me semble que notre conception fut plus mécanique et inattendue qu’initiée par une quelconque volonté. Disons pour faire simple qu’excepté la matière cellulaire qui nous compose, nous ne sortons de nulle part en particulier. Et à la fois de partout par conséquent. Nous sommes des enfants de la masse. Du moins le sommes nous devenus. Car il y avait bien quelque chose auparavant. Avec tous les policiers qu’il y a de nos jours, il est impensable qu’une femme ait deux enfants et continue son chemin sans se soucier de rien, trace sa route. Tout de même j’aurais préféré cela. Mais nous n’y pouvons rien, les choses n’allèrent pas de cette façon. Nous eûmes donc à nos côtés un homme et une femme qui nous apprirent à marcher, à former des mots et des phrases de manière à être à peu près compréhensibles. Nous n’étions pas mal traités, ni malheureux, ni rejetés, nous n’avons pas été traumatisés ou persécutés par les autres bambins de notre âge. Je suppose que nous contemplions nos jouets de nos yeux énormes, un sourire fendant nos joues potelées, soulevant nos pommettes rondes et faisant briller nos iris d’un bleu intense. Je devais être un beau bébé, j’ai toujours été belle et on me l’a toujours dit et redit du plus loin que je me souvienne. Je n’ai plus aucune prétention concernant cette beauté innée, car je n’y suis pour rien. Je n’ai par contre jamais été une réelle lumière. J’ai su parler plus tard que mon frère, je crois ; mes mouvements devaient eux aussi être plus maladroits, tandis que lui a toujours été très agile. Je suis toujours maladroite et niaise et il est toujours agile et vif d’esprit. J’ai toujours la beauté d’une déesse et lui un simple physique de sportif ; simple, mais pas sans charme j’entends. Ce n’est pas parce qu’on n’est pas incroyablement et extraordinairement beau que l’on est laid – c’est ce que j’ai cru tout d’abord, avant de me rendre compte que comme c’était parti, je ne serais jamais satisfaite, j’ai donc reconsidéré mes exigences.

Les premières années ne sont pas des plus passionnantes. Je constate avec atterrement que je n’ai pas la moindre bribe de souvenir en ce qui concerne l’homme et la femme que nous côtoyions. Son visage à elle en particulier reste d’un mystère qui confine au néant ; j’ai tant essayé de me le rappeler que l’image à force de me fuir s’est totalement évaporée. Quant à cet homme je ne saurais guère en dire plus, mais il était certainement blond comme nous le sommes, ceci n’étant même pas l’ombre d’une vague certitude. En revanche ma mémoire est inépuisable en ce qui concerne mon frère jumeau. Nous avons toujours été extrêmement fusionnels, notre complicité dépassait la compréhension silencieuse ; nous ressentions exactement la même chose au même moment, nous pleurions à heure fixe, y compris lorsqu’on nous fit dormir dans deux pièces séparées parce que l’homme et la femme croyaient naïvement que l’un pleurait et réveillait l’autre, qui alors seulement se joignait au concert. Mais s’ils avaient été plus attentifs ils auraient remarqué que nos premiers sanglots étaient toujours simultanés. Peut-être faisions-nous les mêmes rêves ? Je garde à l’esprit cette idée qui frôle la superstition. Quoi qu’il en soit, toise et balance étaient formelles, nous étions de parfaits jumeaux. Je sais que deux jumeaux parfaits de sexes opposés ne peuvent pas venir au monde, mais excepté ce détail qui faisait de nous de faux-vrais jumeaux, nous nous ressemblions tant que jusqu’à un certain âge il était aisé de nous confondre. J’avais d’ailleurs pris l’habitude de me retourner lorsque l’homme ou la femme appelait Hansel, et vice-versa. Ce furent vraiment de belles années bien qu’aux deux tiers englouties dans l’oubli infantile. Mais je ressens encore cette chaleur, ce bonheur, ce sentiment d’être comblés que nous partagions mon frère et moi. En ce qui concerne cet homme et cette femme, j’ignore ce qu’ils ressentaient. Ils restent aussi bien l’un que l’autre un mystère pour moi. Peut-être Hansel, qui a quelques facilités intellectuelles saurait mieux parler d’eux que je ne le fais, mais il est très… réservé sur ce sujet. Nous ne l’avons jamais abordé entre nous. Nous savons que cela ne nous mènerait nulle part de ressasser, nous étions là, tous les deux au même titre, nous avons assisté aux mêmes évènements et vécu les mêmes choses. La page est tournée, aucun de nous n’en sait plus que l’autre. Cette période lointaine de nos vies est une impasse muette. Elle le restera sans doute.

S’il y a une chose qui nous différenciait mon frère et moi, il s’agissait de notre nature profonde. Je ne parle pas du caractère et des mœurs, des goûts, non rien de cela. De ce côté, le fait qu’Hansel soit un garçon et moi une fille nous différenciait indéniablement quoi qu’assez insensiblement. Ce que j’appelle la nature profonde de mon frère est sa condition de chasseur. Je me suis maintes fois demandé pourquoi on lui avait attribué ce titre et pas à moi. On dit beaucoup de choses au sujet de l’hérédité, il y a plusieurs versions qu’il serait trop long d’énumérer. L’une de celles qui me convainquent le plus consiste à dire que lorsque c’est la mère biologique qui porte le gène du chasseur, ledit gène est généralement transmit au garçon qu’elle enfante. Et s’il s’agit du père, ce sera la fille qui écopera du précieux don. Dois-je en conclure que ma mère était une chasseresse ou qu’elle était porteuse du gène sans l’avoir développé personnellement ? Mais une fois encore il ne s’agit pas là de certitudes, mais de suppositions obscures et hasardeuses. Le fait est que de banal héro mon frère fut canonisé chasseur avant même d’avoir atteint l’âge de prononcer le mot « viande », à la suite j’imagine d’une prise de sang au résultat quasi prophétique. Comprenons-nous, à l’âge que nous avions, le don scientifiquement dépisté de mon frère n’était pas encore applicable aux faits. On n’a pas idée d’un nourrisson se ruant bave aux lèvres vers un étranger pantelant pour en faire une entrecôte. Il n’était question pour l’instant que d’une promesse lointaine de bestialité qui, canalisée suffisamment tôt pourrait éventuellement servir les intérêts de sa Majesté. Nous-mêmes, masses amorphes de chair tendre et rose ne songions pas à l’avenir si ce n’est à l’imminence du repas lorsque nous sentions que nos estomacs criaient famine. Nous patientâmes donc, désespérant certainement cet homme et cette femme qui, je m’en souviens, nous parlaient perpétuellement des différentes espèces vivant à Wonderland et dont un jour nous découvririons les secrets. Le futur est un concept compliqué et également un peu déroutant pour un bambin de deux à trois ans.

Cette première partie de mon récit existentiel n’est pas vraiment narrative, vous en conviendrez. Mais comment relater les premières années de sa propre vie ? Cela semble si lointain, fantasque, nous poussant même à douter de ce qui nous paraît constituer des souvenirs. Je mis un temps considérable à dompter une mémoire capricieuse qui recrachait sans cesse un reflet changeant de ce que je pense être la réalité. Mais à force de persévérance et en persistant à recouper les différentes versions, je crois avoir obtenu un résultat proche de ce que nous fûmes et de cette période durant laquelle nos personnalités s’affirmèrent et préparèrent notre devenir. Partout le futur nous poursuit.


PART TWO.
    GRETEL. 110403053248534815
    Sweet dreams are made of this
    Who am I to disagree?
    Travel the world and the seven seas
    Everybody's looking for something
    Some of them want to use you
    Some of them want to get used by you
    Some of them want to abuse you
    Some of them want to be abused


Ils ont tous disparu les uns après les autres. Comme ils n’étaient que deux ça a été rapide. La femme est partie d’abord. Nous n’avions pas plus de cinq ans. Sa disparition se conformait exactement à l’idée que nous nous faisions de la mort ; elle n’était plus là à notre réveil. Plus la moindre petite trace, tout s’était volatilisé jusqu’à son odeur. Ses vêtements, ses affaires, ses photos, ses chaussures, son nom sur notre boîte à lettres. Il n’y avait plus rien, plus rien du tout. Il ne restait que cet homme qui était sans cesse avec elle depuis que nous étions venus au monde. Il nous a dit que c’était cela, le départ vers l’autre monde, le décès. Simplement que tout l’avait suivie de l’autre côté. Qu’elle était sortie de nos vies comme un courant d’air s’échappe d’une fenêtre, claquant la porte derrière lui. C’était comme si cette femme n’avait jamais existé, comme si nous avions rêvé sa présence durant ces cinq années. Enfants que nous étions, nous l’avons cherchée sans relâche, toute la journée. L’homme ne nous en avait pas empêchés. Il avait déverrouillé les portes, ouvert les fenêtres, afin que nous allions et venions plus facilement. Il avait placé des tabourets en face des lavabos pour que nous puissions boire. Et il était parti. Nous étions si affairés à nos recherches que nous ne l’avons pas entendu sortir. Il n’était plus là lorsque, exténués, nous sommes entrés dans sa chambre. Ses affaires s’étaient évaporées elles aussi. Les flacons qui traînaient dans notre salle de bain avaient été emportés. Au porte-manteau ne pendaient plus que deux coupe-vent minuscules, deux paires de moufles, deux bonnets. A son pied étaient rangées deux paires de chaussures identiques. Le silence régnait dans l’appartement. Nous sommes descendus au parking de l’immeuble. Nous habitions au septième étage, et nous n’étions pas assez grands pour atteindre les boutons de l’ascenseur. Durant notre descente nous ne vîmes que des portes fermées. Les sonnettes étaient hors de notre portée et personne ne répondait lorsque nous frappions. En arrivant au parking, la place qu’occupait notre voiture habituellement était vide. Notre nom n’y figurait plus. Nous sommes remontés, nous arrêtant à chaque palier pour reprendre notre souffle. Nous avions gravi les deux derniers étages à quatre pattes en nous égratignant les genoux. Hansel savait où trouver des pansements, il me soigna. La nuit tombait dehors et l’air qui s’engouffrait à l’intérieur nous glaçait. Comme nous n’étions pas assez grands pour fermer les fenêtres, nous avons traîné les couvertures du lit des deux disparus et les avons ajoutées aux nôtres. Nous avons frissonné toute la nuit. Ce froid ne devait plus jamais nous quitter.

Nous ne sommes pas sortis de l’appartement pendant deux jours et deux nuits et personne n’est venu à nous. Nous avons mangé ce que contenaient les placards et bu aux robinets. Nous mangions toujours des plats froids que nous trouvions dans notre réfrigérateur. Nous nous sommes lavés dans notre baignoire, seuls. Nous prenions des bains brûlants sans parvenir à nous réchauffer. Les fenêtres grinçaient sur leurs gonds et les portes claquaient sans cesse. Nous sommes à plusieurs reprises restés coincés plusieurs heures dans notre chambre avant de réussir à nous hisser jusqu’à la poignée et à tirer la lourde porte. Le deuxième jour, ce fut la porte d’entrée qui se ferma avec un claquement assourdissant. Et nous ne pûmes plus sortir car le verrou était automatique. Nous avions de plus en plus froid et nous portions nous anoraks en permanence. C’est à cette époque là je crois que le vent a glacé nos os et s’est insinué au plus profond de nos êtres. Nous n’avons jusque là souffert de rien d’autre. Et puis, le troisième jour, nous avons reçu un visiteur. Il a franchi la porte naturellement, comme s’il s’était trouvé chez lui. Il avait une clé. Nous nous sommes cachés immédiatement derrière une armoire. Même l’homme et la femme qui avaient toujours été à nos côtés ne nous y avaient jamais dénichés. L’intrus constata que les lieux étaient vides et partit en laissant la porte entrebâillée. Nous nous faufilâmes sur le palier. L’inconnu revint et nous nous dissimulâmes dans les escaliers qui surplombaient notre porte, regardant furtivement entre les barreaux de la rampe. Nous devions ressembler à deux petits animaux sauvages. L’homme ne ferma pas la porte derrière lui et il laissa les clés sur la serrure en pénétrant dans ce que nous nous étions mis à considérer comme notre sanctuaire. Hansel se leva et dévala quelques marches avant de se précipiter vers la porte qu’il poussa de toute sa force de garçonnet. Celle-ci grinça puis se ferma, n’émettant qu’un léger déclic. Nous nous enfuîmes sitôt que le verrou se fut bloqué derrière l’intrus, sans emporter le trousseau qui pendait au dessus de nos têtes. Nous renoncions à tout ce qui avait fait notre vie d’avant. Nous avions toutes nos affaires sur nous : nos manteaux, nos bonnets, nos moufles. Nous sortîmes dehors, seuls pour la première fois au cœur de Purple Town. Rien ne nous apparaissait plus comme auparavant. Nous nous tenions par la main, de peur que l’un de nous ne « meure » à son tour. Personne ne faisait attention à nous, personne ne nous regardait. On nous bousculait, on nous ballotait incessamment. Nous avions mal aux jambes. Mais il ne faisait pas plus froid que lorsque nous étions dans l’appartement. Jamais il ne ferait plus froid que ce froid là. La solitude était plus glaciale que tout ce que nous pouvions imaginer.

Puis quelqu’un nous trouva, alors que le soir tombait et que les néons s’allumaient les uns après les autres. Une femme nous aborda alors que nous marchions d’un pas lent et incertain dans une avenue qui nous paraissait interminable. Je n’ai gardé aucun souvenir d’elle. Je ne sais plus ce qu’elle nous dit, où elle nous emmena. Mais nous nous retrouvâmes dans un lit, l’estomac plein, déchaussés, déshabillés, couverts par d’épaisses couvertures. Et nous nous endormîmes. On nous réveilla. Qui ? je ne sais plus, peut-être n’était-ce pas la même femme que la veille. On nous nourrit. On avait lavé nos habits et on nous les rendit. On nous coiffa, on nous chaussa, et on nous emmena ailleurs. Dans une voiture. Il pleuvait, c’est tout ce dont je me souviens. Nous étions assis côte à côte sur la banquette, main dans la main. Nous avions toujours cette peur au ventre, cette angoisse de perdre l’autre. Nous avons pleuré, un peu. Puis le véhicule s’est arrêté quelque part dans cette ville démesurée. Chaque immeuble autour de nous ressemblait au nôtre et nous pensions sans cesse qu’on nous ramenait chez nous. Mais on nous conduisit ailleurs. Il y avait d’autres enfants. Nous étions tous plongés dans un mutisme effrayant. Les adultes nous entouraient sans nous parler, ne s’adressant qu’à la masse. On nous assit tous autour d’une longue table rectangulaire, nous mangeâmes, nous nous couchâmes dans un dortoir. Et puis lorsque le silence se fut installé Hansel me prit la main et nous enfilâmes nos manteaux, nos chaussures, nos moufles. Le dortoir n’était pas fermé à clé et comme pour aller aux cabinets il fallait traverser une cour étroite, nous pûmes sortir aisément. La cour était entourée d’une grille aux hauts barreaux noirs. Nous faisions partie des plus jeunes. Et nous étions tout juste assez fins pour nous glisser entre les barreaux. Je garde encore le souvenir de la douleur de cette pression glacée sur mes tempes et de la terreur que nous avions de rester coincés. Nous voulions rentrer chez nous. Nous essayâmes plusieurs immeubles qui ressemblaient de façon troublante à celui dans lequel nous avions vécu. Mais personne ne répondait à l’interphone la plupart du temps et les rares fois où quelqu’un décrocha, nous fûmes dans l’impossibilité de communiquer avec lui. Le froid nous reprit et nous happa. On nous rattrapa le lendemain, nous repartîmes quelques jours plus tard. On nous rattrapa à nouveau. Ils ne pouvaient rien faire, nous trouvions toujours un moyen pour nous évader. Nous étions hargneux envers les adultes et distants envers nos semblables. Nous avions pris l’habitude de toujours marcher côte à côte d’un pas égal, main dans la main. Mais jamais nous ne parvînmes à nous réchauffer. Cela dura deux années pleines. Durant ces mêmes années, on nous avait inculqué quelques bases en lecture, écriture, discours, calcul, géométrie. Nous avions sept ans et nous nous ressemblions comme deux gouttes d’eau. Puis les adultes firent nos bagages et on nous emmena ailleurs. On ne voulait plus de nous. On nous enleva à nos quelques amis. Le froid nous reprit.

La guerre éclata, j’avais peur mais mon frère n’était pas effrayé. Il brûlait en lui-même, je le sentais. Il avait la rage de se battre et il s’entraîna dur, je crois. Je n’en sais rien. Il partait sans moi, loin, je ne sais où. Sans doute plus loin que je ne m’en doutais, il quittait certainement Purple Town pour aller chasser dans la forêt. Hansel était un chasseur né et son instinct me l’avait volé tôt, trop tôt. J’avais peur pour lui, peur qu’il se fasse tuer. Nous eûmes huit ans. Il ne rentrait plus et restait absent pendant des jours. Le lieu où nous séjournions ressemblait beaucoup au précédent, mais ici on nous disait que nous étions à l’abri des combats. Nous étions moins nombreux, une quarantaine peut-être. Il y avait deux dortoirs et les filles et les garçons dormaient séparés. On m’arrachait mon frère sans se soucier de rien, on me prenait tout ce que j’avais eu. Il s’arrachait à moi. Et il n’avait pas l’air d’en souffrir. Huit ans. C’était tôt pour n’avoir plus rien au monde. Et j’avais peur que ça n’ait bientôt été mon cas. Mais une nuit, Hansel frappa à ma fenêtre et le me précipitai pour lui ouvrir. Il était couvert de sang, il m’implora de l’aider. Je ne lui ai posé aucune question. Mais je savais que ce ne serait pas la dernière fois que cela arrivait, et que, sans doute, ce n’était pas la première fois qu’il était blessé, il me l’avait caché jusque là, voilà tout. Le lendemain, tout le monde avait vu les traces de sang. Mais personne ne savait. Puis cela recommença et les filles du dortoir devinèrent, certaines m’aidèrent même à me procurer de quoi soigner mon frère. Parfois Hansel revenait avec des blessures effrayantes. Un jour il y eut un incendie et on nous fit tous sortir. Il y avait du bruit dans les rues, de la fumée au loin, des flammes derrière nous et devant nous des cris, de la fureur. Je compris que nous n’avions jamais été à l’abri. C’était tout près qu’Hansel se battait, de plus en plus près – dans quel camp il était, je n’en ai jamais été certaine. On nous emmena ailleurs. Puis ailleurs encore. Beaucoup partirent, disséminés dans la campagne autour de Purple Town. Cela dura et dura, puis la guerre cessa deux mois avant que nous ayons dix ans. Elle avait été courte mais si meurtrière que la ville en était défigurée. Notre dernière destination était une barre d’immeuble basse et grise. Et dès le premier jour je compris que notre directeur appréciait ma beauté d’un peu trop près, ainsi que celle de mes amies. Il nous harcelait sans cesse mais n’osait pas encore. Nous savions que ce n’était qu’une question de temps. Nous nous cachions, nous avions trop peur pour avouer. Nous étions pâles. Et j’avais sans cesse plus froid. Sans cesse. Au bout de deux semaines mon frère se jeta sur cet homme qui nous menaçait et nous giflait parfois, moi et mes camarades de dortoir. Il le rua de coups et le tua sans que nous esquissions un geste pour l’arrêter avant qu’il ne soit trop tard. Puis il se redressa, ses mains étaient rouges de sang. « Sortez ! dit-il. Sortez toutes ! » Nous passâmes devant les adultes hébétés. Et tout le monde partit.



PART THREE.
    GRETEL. 110404081821477399

    Playground school bell rings again
    Rain clouds come to play again
    Hello, I am your mind giving you
    Someone to talk to… Hello
    Soon I know I'll wake from this dream
    Don't try to fix me, I'm not broken
    Hello I am the lie living for you
    So you can hide… Don't cry

Désormais la certitude de à laquelle nous nous efforcions de nous dérober nous apparaissait dans toute sa largeur, sa profondeur. Plus rien ne nous attendait nulle part, plus personne ne pensait à nous et dans cette ville hermétique où chacun était curieusement affairé, nous errions, ne sachant que faire ni où aller. Quoi que nous nous disions, quoi que nous nous donnions l’un à l’autre, ce ne serait jamais suffisant. Nous nous étions remis à vivre d’avantage pour le groupe que nous formions que pour nous-mêmes, et notre cohésion était telle que ne resta plus qu’un seul individu de ces deux fragments d’enfants meurtris. Là où auparavant nous trouvions une source d’amour et de chaleur, nous ne trouvions plus que notre propre reflet, et ce n’était pas beau à voir. Nous nous sentions si terriblement seuls, même à deux, que nous restions prostrés dans le silence et l’attente ; je ne sais pas ce que nous attendions. La fin, peut-être. Hansel avait perdu l’énergie de se battre, il ne chassait plus. Il regardait la ville dévastée par la guerre des heures durant, n’ayant ni le courage ni la force de participer à la grande reconstruction mise en place par les habitants. Et tandis qu’il contemplait les ruines d’une ville, je contemplais les ruines d’un frère, et j’avais mal pour lui, tellement plus mal que je n’avais pour moi. Les jours étaient un éternel recommencement, pourtant tout allait sans cesse de mal en pis. Nous étions maigres, nous dormions où nous le pouvions, inexpérimentés, incapables de survivre seuls. Nous avons tenté de dormir sur le trottoir, impossible. Personne ne dormait jamais dans cet enfer de bitume puant et l’on nous marchait sans cesse dessus. Le pire était encore le mépris. Aucun d’eux ne valait mieux que nous et pourtant en ayant la possibilité de nous regarder de haut soudain, tous ces inconnus répugnants éprouvaient la joie mesquine de trouver un plus faible que soi, et ils nous toisaient avec condescendance, mépris et dégoût. Ceux qui étaient encore plus odieux que cela se prenaient à penser qu’ils avaient le devoir d’aider ces pauvre orphelins. Ils nous jetaient alors une pièce de loin comme avec la peur de se salir ou nous essuyaient le visage avec un attendrissement feint. Puis ils repartaient, le cœur léger, avec la satisfaction et la conscience tranquille de celui qui a les moyens d’acheter son séjour au paradis. Nous les laissions faire, résister ne faisait qu’allonger le supplice. Un jour une truie en écharpe de fourrure se baissa avec effort et me dit « Ma pauvre petite chérie. » en sortant son mouchoir, et je n’ai pu résister à l’envie de cracher sur cette femme. Elle ne m’a pas giflé car elle aurait pu me tuer sur le coup, je crois. Elle m’a couverte d’insultes et j’ai entrevu ce qu’était le vrai visage d’une femme coquette et propre sur elle ; sa face porcine était pourpre et distendue en une grimace de rage. Elle m’a dit que j’étais pitoyable – en effet je l’étais, comment le nier ? – mais Dieu sait laquelle de nous deux s’humilia le plus.

La reconstruction avançait lentement, et nous eûmes dix ans sans que pour nous s’annonçât le moindre renouveau. L’économie repartait et sur tous les visages les rides de la guerre s’atténuaient, sauf sur les nôtres. Malgré la fatigue le froid et la faim je suis toujours resté d’une beauté à couper le souffle, je le savais. On nous a déjà agressés, on m’a déjà poursuivie alors que je me sauvais entre les jambes des passants, on a tenté de nous déposséder du peu que nous avions par tous les moyens, même la police s’en est mêlée. Ils nous ont chassés du toit d’un immeuble où nous nous cachions, les occupants qui n’avaient pas eu le courage de jeter eux-mêmes deux enfants dehors les ont laissé faire. Pour eux, ce qui était au trottoir revenait au trottoir, on nous rendait à la rue d’où nous provenions, c’était dans l’ordre des choses. Comme il s’agissait de policiers, nous nous sommes laissé faire. Mais lorsqu’un autre mendiant ou une racaille quelconque s’en prenait à nous, Hansel retrouvait la flamme furieuse qui l’animait lorsqu’il se battait durant la guerre ou lorsqu’il avait tué cet homme qui nous avait accueillis – nous nous en rendions compte à présent – moins bien qu’ailleurs mais mieux que si nous étions resté dehors. Et même si nous ne mangions pas tellement mieux, même si nous ne dormions pas plus souvent ni plus en sécurité, nous recouvrîmes nos forces petit à petit. Nous nous levions, nous déambulions dans les rues sombres et crasseuses de la ville basse, nous travaillions où nous le pouvions, comme coursiers, comme bras – car malgré les apparences Purple Town employait une quantité de bras incroyable, tant pour la grande reconstruction que pour le reste – et nous retrouvions notre vitalité, notre débrouillardise. Alors Hansel décida de reprendre ses activités de chasseur. Il s’éclipsait souvent, mais plus discret était son départ, plus désastreux était son état à son retour, et j’avais très peu de moyens pour le soigner. C’est à ce moment que j’ai compris qu’il n’avait jamais été du côté de la Reine. Pendant la grande guerre, il s’était battu aux côtés de celui qui se faisait appeler le Magic Mirror. C’était entre autre pour cela que, lors de la défaite de ce dernier, mon frère avait été si anéanti. Ses espoirs et ce qui le poussait à se battre, sa cause, tout s’était effondré. J’avais mis une année entière à comprendre cela, nous avions désormais onze ans. Je ne savais pas quoi penser. Je ne m’étais jamais intéressée de près aux agissements et aux motivations du Magic Mirror. Alors comme de toute façon je ne pouvais rien faire pour le passé ni pour le présent à vrai dire, je me contentais de soigner et de remonter le moral d’Hansel. Je me suis souvent demandé si j’étais un poids ou une aide pour lui. Ce questionnement m’était douloureux, car j’étais très incertaine de la réponse.

En dehors de l’implication de mon frère jumeau en tant que disciple du Magic Mirror, il s’est également battu contre la mafia, et c’est encore le cas aujourd’hui. Un jour il m’annonça son projet de retourner en centre ville car c’était là que les trafics en tous genres étaient les plus intenses. Nous avons abandonné notre emploi précaire, avons réclamé nos payes complètes que nous avons eu du mal à obtenir, Hansel dut même recourir aux menaces, et nous sommes partis. Nous n’avions pas grand-chose à perdre : nous laissions là une planque régulière peu sûre et un boulot minable et éreintant, grâce auquel nous mangions chaud à midi mais étions payés une misère. Mais malgré ce gagne-pain pitoyable, travailler nous avait galvanisés, nos silhouettes s’étaient redressées et nos gestes avaient pris de l’assurance. De mon côté surtout, car mon jumeau s’était déjà raffermi avant moi. Nous partîmes donc vers le centre, où la grande reconstruction qui n’avait pas cessé depuis notre départ avait donné des résultats impressionnants en seulement un an. Et une fois que nous fûmes parvenus dans le quartier de nouveaux riches le plus mal fréquenté, Hansel me confia qu’il savait exactement où l’on pouvait se cacher sans être pris – j’ignore comment il avait découvert ce lieu, peut-être s’y était-il déjà rendu en reconnaissance. C’était dans un immeuble gris dont la nuance se fondait parfaitement avec son environnement de hauts bâtiments de ciment ; il semblait avoir résisté au temps envers et contre tout. Il comptait parmi les rares bâtiments que l’on n’avait pas abattus après les dégâts causés par la guerre, il avait même encore l’électricité, et l’on voyait encore les impacts de balle sur la façade à la fois délavée et brûlée. S’il se dressait encore à cet endroit c’est parce que la collectivité n’avait plus assez d’argent pour le faire démolir, tous les fonds de la ville partaient progressivement dans le trafic de drogues et d’armes diverses. C’est pour cela qu’Hansel souhaitait s’installer ici, il savait que le quartier était l’un des plus rentables pour les réseaux mafieux et que par conséquent il y trouverait des proies. Il ne comptait pas réellement, je crois, remonter jusqu’à la tête du réseau, il laissait cela à la police royale à laquelle il livrait ceux qu’il capturait contre une prime – « mort ou vifs » disaient généralement les affiches, ce dont mon frère s’accommodait très bien. Son but réel était de canaliser cet instinct destructeur de chasseur, et comme les étrangers étaient en moins grand nombre et ne fréquentaient pas un quartier en particulier, il avait choisi de déverser cette rage sur la Mafia qui prospérait depuis l’arrêt de la guerre durant laquelle le marché noir s’était développé, et dont la fin avait donné lieu au rassemblement de tous les petits dealers et autres trafiquants plus importants. Certes, la Mafia était puissante mais encore relativement divisée et peu organisée. Je pense que quelques chefs appartenant probablement aux élites économiques et diplomatiques disputaient le marché de la drogue, des organes, des êtres humains, armes et autres au réseau du monde de la Nuit, ce qui l’empêchait de s’unifier autour d’un parrain unique. Quoi qu’il en soit, je n’ai pas cherché en profondeur, tant que nous avions un toit, je n’étais pas mécontente et mon frère se réservait le soin de trouver de l’argent, me laissant une liberté totale que j’appréciais beaucoup, bien que me sentant un peu coupable. Mais comme il semblait se plaire ici, à traquer et à être traqué, ce que j’avais en soi du mal à comprendre, je ne m’en mêlais pas et une fois encore je me bornais à l’accompagner rarement et à panser ses blessures, qui d’ailleurs m’inquiétaient de plus en plus.

Un jour, quelques mois après nos douze ans, nous nous rendîmes dans un bar miteux où Hansel savait qu’une rencontre allait avoir lieu entre deux trafiquants de drogue. Jusque là l’opération n’avait rien d’extraordinaire et comme je l’accompagnais parfois pour les chasses de petite envergure je pensais savoir à quoi m’attendre : un combat bref avec effusion de sang était quasiment certain, un mort peut-être, mais ce ne serait pas mon frère. J’avais commencé à le considérer malgré moi comme une forteresse de sagesse et de puissance, un colosse invincible, qui avait presque plus pris le rôle d’un grand frère que celui d’un jumeau. Mais comme il paraissait avoir quand même besoin de moi de temps en temps, je ne me sentais pas délaissée, juste admirative. Nous partîmes donc pour l’endroit indiqué par je ne sais quelle petite balance. J’ai toujours détesté les dealers, non seulement parce qu’ils vivent du désarroi des autres dans la clandestinité et le mépris réciproque ce qui me conduit à les mépriser moi-même, mais surtout parce qu’ils sont lâches et que ce sont souvent des sous-fifres qui malgré leur position peu enviable se croient tout permis. Mon frère aurait pu devenir dealer, mais il a préféré mettre sa vie en jeu et garder son honneur bien à l’abri. La dernière raison pour laquelle j’exècre vraiment les dealers est qu’ils mettent la vie de mon frère jumeau en jeu et je ne peux pas leur pardonner ça. Fermons cette brève parenthèse. Lorsque nous arrivâmes sur le lieu, il était évident que nous ne nous étions pas trompés d’adresse. Ce rad était et est sans doute toujours le plus délabré et le plus crade que je connaissais, et j’en connaissais un certain nombre de par mes déambulations dans… à peu près tout Purple Town en fait. Je crois même qu’il datait de l’avant-guerre, car on n’aurait pas eu l’idée d’édifier un tel bâtiment au sein d’une économie en pleine efflorescence et qui de surcroît cherchait à se débarrasser du trafic comme d’un parasite. Or c’était l’endroit rêvé pour tout dealer qui se respecte, et nous en avons effectivement surpris deux absorbés dans une discussion mouvementée. Il me semble que j’ai oublié une raison supplémentaire de ma haine envers les trafiquants, c’est leur incapacité à communiquer, même entre eux. Bien qu’étant d’accord pour nuire à un maximum de gens tout en jouant les bad boys et en se foutant royalement de ce que devient leur dignité, ils trouvent toujours un moyen quel qu’il soit pour se taper mutuellement dessus. C’est pitoyable. Lorsqu’Hansel s’est avancé dans la pièce – je restai près de la porte –, les deux l’ont immédiatement reconnu car s’il y a bien une chose que leur cerveau étriqué est capable d’enregistrer, c’est l’allure de celui qui tôt ou tard pourrait bien finir par les envoyer au trou, et mon frère avait déjà à cette époque fait parler de lui à plusieurs reprises dans la presse. L’un prit donc la sage décision de se précipiter vers la sortie la plus proche, initiative à laquelle Hansel mit fin en saisissant un couteau qui traînait sur le comptoir et en l’envoyant clouer la main du fuyard sur le cadre de la fenêtre par laquelle il prévoyait de s’éclipser. Dès lors, il se tint assez tranquille. Vous pensez que je donne dans le cynisme ? Lorsqu’à douze ans on a vu plus de litres de sang couler qu’une sage femme en vingt années de carrière, on n’est plus aussi facilement impressionnable qu’on pouvait l’être auparavant.

Le second dealer qui faisait face à mon frère était plus âgé que le premier, qui était lui-même vous vous en doutez plus âgé que nous. Je ne me souviens pas de tous les détails du combat qui s’engagea alors mais ce fut très violent et très long malgré la rapidité des mouvements des deux adversaires. Il y avait plus de sang que je n’en avais jamais vu et c’était en majorité celui de mon frère. J’étais tétanisée, je crois que je me suis même mise à pleurer ce que je ne faisais jamais car j’étais fière d’Hansel et je voulais qu’il le soit de moi, mais ce jour là j’ai vraiment cru qu’il allait mourir pour de bon. Le brun qui se mesurait à lui était au moins aussi féroce que lui, pourtant il semblait n’être qu’un simple héro, je ne lui reconnaissais pas les gestes souples et quasi félin du chasseur. De plus il ne s’est pas servi de son pouvoir, bien qu’il en possédât certainement un qui aurait pu lui servir à combattre. Il n’a utilisé que des armes blanches et des armes à feu, et le bruit qui s’ajoutait au sang me pétrifiait littéralement sur place. J’ai pleuré, mais c’était plus par peur de perdre mon jumeau et mon âme sœur que par crainte d’être tuée moi-même. Je savais intuitivement que tout cela me concernait de beaucoup trop loin pour me mettre directement en danger, et je savais aussi qu’Hansel préférerait être tué plutôt que de laisser quelqu’un m’assassiner. J’aurais dû fuir à ce moment là, peut-être, car je gênais sûrement mon frère mais je n’ai pas pu tant j’étais fascinée et horrifiée à la fois par ce qui se déroulait devant mes yeux. Par ailleurs, je crois que si je n’avais pas été là mon frère, dans l’état où il était, aurait fini par renoncer et par se laisser tuer au bout d’un certain temps. Mais ma présence lui rappelait pourquoi il vivait et qu’il n’avait pas le droit de mourir maintenant, et sans moi de surcroît. Il a encaissé plusieurs balles dont trois dans la poitrine. Mais il a fini par mettre le brun en fuite en lui infligeant des blessures au moins aussi sévères que les siennes. Lorsque je l’ai récupéré, j’avais si peur qu’il se vide de son sang que je l’ai allongé au sol à l’endroit même où il s’était battu et que je suis allé chercher dans le placard à pharmacie du bar de quoi retirer les balles, désinfecter et lui faire un pansement sommaire. Je craignais tant de lui faire encore plus de mal en tentant de retirer les balles que je tremblais comme une feuille, que je pleurais et que je n’arrêtais pas de m’excuser. Mais quand j’eus fini il me dit que c’était parfait et qu’il était certain d’être hors de danger – je crois qu’il m’a menti pour me tranquilliser, mais j’ai préféré le croire. Enfin il y a survécu, c’est déjà ça…


PART FOUR.
    [U.C]
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GRETEL.

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